vendredi 10 septembre 2010

Vous rêvez de devenir astronaute ?

Avant de poser votre candidature pour quelque carrière spatiale, buvez lentement cette série en six volets du New Scientist. les aventures de Star Trek ou du Battlestar Galactica ne sont pas pour demain...



How to be an astronaut : A beginner's guide. Mieux vaut être citoyen d'un pays disposant de ses propres programmes spatiaux habités comme les Etats-Unis, la Russie et la Chine qui privilégient de loin leurs nationaux. Une formation sci-tech adéquate et très poussée, un dossier médical en béton et une condition physique à la Bruce Wayne (alias Batman) seront hautement indispensables pour intégrer l'élite spatiale.

How to be an astronaut 2: Beating boot camp. Obtenir votre ticket pour l'espace passera nécessairement par un centre de formation pour astronautes dont les exigences techniques et les exercices quotidiens (dans les airs et dans l'eau) vous feront vite renoncer. Vous pouvez aussi acheter votre ticket pour l'espace moyennant 20 millions de dollars ! Heureusement, des agences spatiales commerciales comme Virgin VSS Enterprise casseront brutalement les prix dans les décennies à venir. Cependant, elles n'offriront rien de comparable à un séjour de plusieurs semaines / mois à bord de la Station Spatiale Internationale ou à un long voyage vers Mars.

How to be an astronaut 3: The perils of space. Au lancement, vous serez assis sur de tonnes de combustible et de métal qui, malgré l'infinité des contrôles et tests de sûreté, peuvent exploser votre joli popotin à tout instant. Lors de la rentrée dans l'atmosphère, la moindre micro-fissure dans votre véhicule garantit une descente en flammes. Dans l'espace, votre vaisseau n'est guère à l'abri d'un débris spatial ou d'une micro-météorite qui transpercera un radiateur, un circuit de navigation ou une réserve à oxygène. Si vous entreprenez le long voyage vers Mars, les rayons cosmiques vous causeront très probablement de méchantes métastases. Vous verrez la planète rouge dans une vie plus céleste...

How to be an astronaut 4: Roughing it in orbit. L'alimentation dans l'espace est une superbe horreur synthétique sans saveur, sans odeur, de surcroît peu nutritive. Idem pour les incontournables compléments nutritifs. Habituez-vous à consommer votre urine recyclée (ainsi que celles de vos compagnons) car c'est déjà le cas à bord de l'ISS ! En outre, la biologie humaine n'est guère adaptée à la microgravité : nausées, vertiges, désorientation spatiale, afflux sanguin dans le cerveau et perte de masse osseuse et musculaire seront votre pain quasi quotidien. De retour sur Terre, vous serez plus affaibli que votre octogénaire de grand-père, dépression nerveuse en sus. Un malheur ne venant jamais seul, les coupures et les blessures cicatrisent (très) mal dans l'espace et les infections adorent cet environnement. Vous devrez également faire une croix sur des aspects plus intimes, abordés sans détours dans Du sexe dans l'espace ?

How to be an astronaut 5: Destination unknown. L'orbite basse ? Facile. La Lune ? Impressionnante mais pas très sexy. Mars ? Une toute autre paire de manches. Quel type de vaisseau spatial pour un si long voyage (de 6 à 18 mois) ? Comment se faire à la vision d'une Terre ayant la dimension d'une simple étoile après quelques semaines de voyage ? Comment se débarrasser de cette profonde sensation de solitude dans un vide obscur qui n'en finit plus ? Comment optimiser durablement vos ressources vitales pour le trajet aller comme retour (oxygène, eau, énergie, alimentation) ? Malgré votre entraînement psychologique hors pair, comment réagirez-vous effectivement en cas d'incidents graves (incendie, panne d'électricité, fuite d'oxygène, impact d'astéroïde, etc) au beau milieu du système solaire ? Comment communiquer efficacement avec la hotline terrienne par tranches de 20 minutes = le délai d'une communication radio entre Terre et Mars ?


Rien de tout cela ne semble vous décourager. Vous êtes donc un homo sapiens absolument normal : aucun obstacle n'étanchera votre soif de découverte, aucune difficulté n'arrêtera votre quête d'aventure. Après tout, le rêve dans les étoiles n'est-il pas le premier pas vers l'exploration spatiale ?

2 commentaires:

SD a dit…

Très bon. C'est plus simple d'être cybernaute... :)

Electrosphère a dit…

Entre le smartphone mobile et le PC portable, les risques d'explosion et de radiations cosmiques sont effectivement moindres (LOL)...

De plus, avec un peu d'animation 3D et/ou de C++, on peut forger son propre univers et y voyager en toute sérénité...