mercredi 25 avril 2012

Les sept règles d'or de David contre Goliath

1. Des alliances tous azimuts. Nous devons toujours disposer de puissants et fidèles alliés sans pour autant en faire la pièce maîtresse de notre sécurité. Pris de court, même ces alliés se confondront en condamnations ou en invectives et nous abandonneront poliment à notre triste sort. Pensons à la Pologne de 1939 ou à la Géorgie de 2008. Il convient donc de constamment entretenir des relations amicales avec nos voisins – y compris les plus infréquentables ou imprévisibles - et de ne jamais leur offrir un prétexte pour ouvrir les hostilités.



2. Une influence diplomatique et normative. Nous devons être vus, connus et reconnus dans les forums, dans les conférences, dans les sommets et dans les événements sportifs ou culturels de par le monde, quitte à les organiser ou sponsoriser nous-mêmes. En contribuant significativement à l'établissement de règles et de traités internationaux, nous forgeons chaque jour notre influence normative voire un soft power qui facilite l'obtention de soutiens au sein des milieux diplomatiques, académiques, médiatiques et financiers.

3. Une image positive. Un petit état ambitieux doit constamment être perçu par tous comme celui qui ne veut de mal à personne, peut négocier avec quiconque et respecte tout le monde à commencer pas ses administrés. Grâce à une image peu ou prou conforme aux droits de l'homme et à la paix internationale – étroitement associée à notre influence normative, médias, ONU et ONG nous considèrent comme un acteur aussi bienveillant qu'incontournable.

4. Une stratégie de sécurité. Notre sécurité militaire et politique est le coeur de notre stratégie. En ce sens, nous prenons exemple sur des petits états comme la Suisse, Israël, le Qatar et Singapour. Pourquoi ne pas proposer à une ou plusieurs puissances émergentes ou confirmées d'établir des bases militaires sur notre territoire ? Malgré notre petitesse, qui s'y frottera s'y piquera.

5. Une force hybride. Face à un ennemi supérieur en nombre et en puissance de feu, il vaut mieux combiner guerre conventionnelle et guerre irrégulière en conservant une faible signature opérationnelle. De multiples petites brigades très mobiles (composées de soldats réguliers, de réservistes et de paramilitaires) équipées d’armes légères (fusils d’assaut, fusils à lunette, roquettes anti-char, lance-missiles anti-aériens portables, cocktails molotov, engins explosifs improvisés, etc) et de véhicules légers (jeep, pick-up, 4X4, voitures banalisées, motos, bicyclettes, etc) peuvent infliger de sérieux dégâts matériels à une grosse armée.

Ces brigades autonomes s'approvisionneront dans des caches secrètes (armes, carburant, nourriture, argent) dispersées sur tout notre territoire et dans des pays voisins qui soutiendront discrètement ou ouvertement notre résistance.

6. Une guérilla d'usure. En cas de conflit armé, nous privilégierons les environnements difficiles pour faire mal à notre ennemi et l'attirerons dans des lieux propices à des embuscades, à des harcèlements et à des attaques en essaims : petites ou moyennes villes, vallées, forêts, marécages, montagnes.

Objectif : créer une sensation permanente d’insécurité chez nos adversaires et augmenter le coût humain et matériel de la guerre pour leur État. Les analystes de défense appelent cela une stratégie d'attrition. En langage normal, on appele cela une guerre d'usure.

7. Une guérilla informationnelle. Avec nos smartphones et nos caméscopes, nous filmerons autant que possible nos assauts contre les unités adverses. Disséminées sur l'Internet, les vidéos de chars ou d'hélicoptères ennemis abattus seront du plus grand effet. Dès que nos ennemis commettront des bavures ou feront preuve de cruauté envers nos populations civiles, nous garderons notre sang-froid, filmerons et diffuserons aussitôt ces scènes tragiques dans les médias sociaux. Intellectuels, juristes, médias et ONG deviendront plus tôt que tard nos alliés objectifs. Une guérilla moderne se gagne aussi à la télévision et sur l'Internet.


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