1.
Des alliances tous azimuts. Nous
devons toujours
disposer
de
puissants
et fidèles alliés sans pour autant en faire la pièce maîtresse de
notre sécurité. Pris de court, même ces alliés se confondront en
condamnations ou en invectives et nous abandonneront poliment à
notre triste sort. Pensons à la Pologne de 1939 ou à la Géorgie de
2008. Il convient donc de constamment entretenir des relations
amicales avec nos voisins – y compris les plus infréquentables ou imprévisibles -
et de ne jamais leur offrir un prétexte pour ouvrir les hostilités.
2.
Une influence diplomatique et normative.
Nous devons être vus, connus et reconnus dans les forums, dans les
conférences, dans les sommets et dans les événements sportifs ou
culturels de par le monde, quitte à les organiser ou sponsoriser
nous-mêmes. En contribuant significativement à l'établissement de
règles et de traités internationaux, nous forgeons chaque jour
notre influence normative voire un soft
power
qui facilite l'obtention de soutiens au sein des milieux
diplomatiques, académiques, médiatiques et financiers.
3.
Une image positive. Un
petit état ambitieux doit constamment être perçu par tous comme
celui qui ne veut de mal à personne, peut négocier avec quiconque
et respecte tout le monde à commencer pas ses administrés. Grâce à
une image peu ou prou conforme aux droits de l'homme et à la paix
internationale – étroitement associée à notre influence
normative, médias, ONU et ONG nous considèrent comme un acteur
aussi bienveillant qu'incontournable.
4.
Une stratégie de sécurité.
Notre sécurité militaire et politique est le coeur de notre
stratégie. En ce sens, nous prenons exemple sur des petits
états comme la Suisse, Israël, le Qatar et Singapour. Pourquoi ne
pas proposer à une ou plusieurs puissances émergentes ou confirmées
d'établir des bases militaires sur notre territoire ? Malgré notre
petitesse, qui s'y frottera s'y piquera.
5.
Une force hybride.
Face à un ennemi supérieur en nombre et en puissance de feu, il
vaut mieux combiner guerre conventionnelle et guerre irrégulière en conservant
une faible signature opérationnelle. De multiples petites brigades
très mobiles (composées de soldats réguliers, de réservistes et
de paramilitaires) équipées d’armes légères (fusils d’assaut,
fusils à lunette, roquettes anti-char, lance-missiles anti-aériens
portables, cocktails molotov, engins explosifs improvisés, etc) et
de véhicules légers (jeep, pick-up, 4X4, voitures banalisées, motos, bicyclettes, etc)
peuvent infliger de sérieux dégâts matériels à une grosse armée.
Ces
brigades autonomes s'approvisionneront dans des caches secrètes
(armes, carburant, nourriture, argent) dispersées sur tout notre
territoire et dans des pays voisins qui soutiendront discrètement ou
ouvertement notre résistance.
6.
Une guérilla d'usure. En
cas de conflit armé, nous privilégierons les environnements
difficiles pour faire mal à notre ennemi et l'attirerons dans des
lieux propices à des embuscades, à des harcèlements et à des
attaques en essaims : petites ou moyennes villes, vallées, forêts,
marécages, montagnes.
Objectif
: créer une sensation permanente d’insécurité chez nos
adversaires et augmenter le coût humain et matériel de la guerre
pour leur État. Les analystes de défense appelent cela une
stratégie d'attrition. En langage normal, on appele cela une guerre
d'usure.
7.
Une
guérilla
informationnelle.
Avec nos smartphones et nos caméscopes, nous filmerons autant que
possible nos assauts contre les unités adverses. Disséminées sur
l'Internet, les vidéos de chars ou d'hélicoptères ennemis abattus
seront du plus grand effet. Dès que nos ennemis commettront des
bavures ou feront preuve de cruauté envers nos populations civiles,
nous garderons notre sang-froid, filmerons et diffuserons aussitôt
ces scènes tragiques dans les médias sociaux. Intellectuels,
juristes, médias et ONG deviendront plus tôt que tard nos alliés
objectifs. Une
guérilla moderne se gagne aussi à la télévision et
sur l'Internet.
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