Bernard
Stiegler est philosophe, fondateur-président du groupe de réflexion
philosophique Ars Industrialis et auteur de "La
société automatique : 1. L'avenir du travail"
(Fayard). Quiconque s'intéresse de près ou de loin aux évolutions de la technologie et du travail doit lire ce premier tome à la fois très dense, très accessible et hautement enrichissant.
À l'ère où les algorithmes, les intelligences artificielles et les robots détruisent de très nombreux emplois, transforment une pléthore de métiers et d'industries et semblent remettre en cause le processus schumpéterien de destruction créatrice, les gouvernements refusent ou feignent de ne pas voir la brutalité d'une (r)évolution sociale, économique et inéluctablement politique, longuement expliquée dans ce long entretien avec Arielle Kryo, ou dans ce podcast de l'Atelier des Médias (RFI).
Travail, chômage, gestion d'entreprise, industrie, fiscalité, catégories socio-professionnelles, redistribution sociale, macroéconomie, capitalisme, etc : plus rien ne sera comme avant. Dans la
lignée de “Race
Against The Machine : How
the Digital Revolution is Accelerating Innovation, Driving
Productivity, and Irreversibly Transforming Employment and the
Economy”
(Erik
Brynjolfsson & Andrew McAfee) et de “Rise
of the Robots : Technology and the Threat of a Jobless Future”
(Martin Ford), l'ouvrage du philosophe français se positionne au
croisement de l'analyse globale, de la critique, de l'économie, de
l'histoire et de la prospective. À découvrir absolument.
1 commentaire:
Bonjour,
Je suis plutôt d'accord avec l'évolution de la société vers une automatisation galopante qui va profondément la modifier.
Cependant, plusieurs points me paraissent à revoir:
- ce n'est pas le système consumériste qui a causé la crise de 2008 mais la main mise de l'État sur le système financier et immobilier qui a permis à des gens insolvables d'avoir des crédits pour acheter leur maison. Cela n'avait rien de logique et donc était voué à l'échec.
- le revenue universel ou le statut de intermittent ne sont ni viables économiquement, ni moral. En effet, outre les déficits liés à ce dernier statut, je ne vois pas pourquoi l'État m'obligerait à payer pour des personnes que je ne soutient pas pleinement. Notamment qu'avec Internet (notamment Tipi), il est tout à fait possible de choisir à qui on souhaite donner un revenu contributif, librement et de façon responable.
Cordialement
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