Dans
un
article aussi long qu'accrocheur, Vanity Fair
décrit comment la Maison Blanche, la CIA et les US Navy SEALS concoctèrent le raid qui mena à l'élimination du leader d'Al-Qaïda.
A
l'automne 2010, deux analystes seniors de la CIA - travaillant sur le
cas Oussama Ben Laden depuis plus de 5 ans - furent introduits dans
le Bureau Ovale et montrèrent au président Barack Obama des cartes
et des photos de la banlieue résidentielle d'Abbotabad. Dans
une multitude de pavillons, figurait un compound cerné de
hauts murs barbelés et dépourvu de ligne téléphonique et de
connexion Internet. Ses occupants brûlaient leurs ordures plutôt
que les remettre à la voirie, quittaient la villa pour passer des
coups de fils et les enfants présents ne se rendaient point à
l'école.
La
CIA n'avait jamais été aussi sûre de son coup depuis Tora Bora mais
le président resta sur sa réserve et encouragea l'agence à pousser
les feux dans son investigation.
Tous
les moyens furent bons pour identifier plus précisément les
occupants de ce mystérieux compound: agents sur le terrain,
filatures, drones, images satellitaires, location d'un pavillon à
Abbotabad, etc. En quelques mois, ils conclurent que le nombre de
femmes et d'enfants occupant cette résidence correspondait
exactement à celui de la famille proche de Ben Laden. Parallèlement,
une photo aérienne prise par un drone permit d'identifier un très
proche du leader d'Al-Qaïda faisant les cent pas dans le jardin.
Barack
Obama ordonna à Leon Panetta, directeur de la CIA à l'époque et aujourd'hui SecDef, de préparer un plan d'action. L'agence
aurait aisément pu recourir à
une Delta Force mais préféra s'en tenir aux services des US Navy
SEALS.
L'option
d'un bombardement aérien de précision fut envisagée mais il aurait
fallu cibler le compound avec plus de 20 tonnes de bombes pour le
détruire complètement et éliminer instantanément tous ses
occupants... en provoquant d'inévitables pertes et dégâts
collatéraux pour le voisinage. L'option
d'un raid héliporté fut donc retenue mais l'Amiral Bill Mc Raven
(US Navy SEALS) fit part des risques tant réels que probables d'une
telle opération dans une zone urbaine en plein territoire
pakistanais...