Rebekah,
28 ans, est venue au monde sans avant-bras droit. Elle a longtemps
rêvé et vainement tenté de faire carrière dans une industrie de
la mode imprégnée par des standards médicalement scandaleux, et
donc très peu tendres avec les mannequins parfaitement valides.
À
22 ans, elle acquit une élégante prothèse pourvue d'une
sensibilité tactile, d'une articulation omnidirectionnelle et d'un
contrôle neuronal optimisant le signal myoélectrique via deux
capteurs placés sur le moignon.
La
délicate prise en main d'un mascara ou d'une carte de crédit
n'étant plus un calvaire, la charmante créature du New Jersey
repartit à l'assaut de l'industrie de la mode et, forte de son
avant-bras bionique, fit mouche auprès des agences de mannequins et
dans les Fashion Week américaines. Aujourd'hui, elle
représente la marque prosthétique Touch
Bionics. Souvent surnommée RoboLady ou Bionic
Lady, Rebekah Marine évoque presque un personnage de
science-fiction ou l'héroïne d'une bande dessinée Delcourt...
Aux
États-Unis plus qu'ailleurs, le marché de la prothésie bénéficie
de la ruée vers l'or bionique. Motifs : un taux de diabète
typiquement américain causant d'irrémédiables dommages sur le
système nerveux et le système cardio-vasculaire, l'effectif élevé
de blessés/amputés de guerre revenant d'Afghanistan et d'Irak, et
une R&D imbriquant prothésie, robotique, impression 3D et design, couronnée par un marketing cool et branché.
Dans
quelques décennies, le porteur d'un membre bionique mettra à jour
son logiciel embarqué avec son smartphone, activera les skins
dernier cri (fraise fluo, surfer
d'argent, tenue de soirée, etc) téléchargés sur un
futur PimpMyLimb.com... et déploiera son membre
téléscopique dans une bibliothèque pendant que son collègue 100%
pur muscle et os empruntera l'escabeau.
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