J'ai
de plus en plus de mal à distinguer le bon grain de l'ivraie lorsque
je regarde les chaînes TV, lis la presse et divers blogs, écoute
les officiels gouvernementaux et les représentants des partis
politiques, et discute sur les médias/réseaux sociaux a fortiori
dans une ère où les actualités politiques et internationales
réservent chaque jour une surprise. Récemment, une hasardeuse et
saine lecture en bibliothèque a mis le doigt sur ce que je percevais
et savais sur un mode plutôt nébuleux.
« Le
conflit mène à un désir de résolution qui se joue à travers
« des actes, des participants et des événements ». Il
faut percevoir le monde comme « un système d'histoires »
à l'intérieur d'un « paysage narratif » [...] Le
camp qui raconte les meilleures histoires et avec le plus
d'agressivité, sans s'inquiéter de savoir si elles sont
vérifiables, aura l'avantage sur celui qui tente méthodiquement de
prouver un fait. [...] Il
y a deux approches possibles de la guerre de l'information : la
première reconnaît la primauté des objets dans le monde
réel [...] la
seconde, plus stratégique, fait passer l'information avant les
objets. [...] La guerre du XXIème siècle est guidée par
une nouvelle dimension cruciale : la conviction qu'il vaut mieux
être l'auteur de la version victorieuse des faits qu'être à la
tête de l'armée victorieuse. [...] Dans
une guerre psychologique et de l'information, il n'y a pas de
victoire claire, pas de drapeau à planter ou de frontière à
redessiner, il n'y a que des jeux intellectuels sans fin dans la
psychosphère, où la victoire pourrait bien être le contraire de ce
qu'on avait cru d'abord. »
Ces
lignes ont été rédigées le journaliste et producteur TV
britannique Peter
Pomerantsev pour la revue XXI (No
32, automne 2015).
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