En
2014, l'épidémie du virus Ebola s'étendait à la Sierra-Leone, au
Libéria et à la Guinée, causant la mort de 11 315 personnes (pour
28 637 cas recensés) et de 581 membres du personnel soignant
(médecins, infirmiers, etc).
Craignant
une pandémie mondiale, l'Organisation Mondiale de la Santé,
plusieurs gouvernements, ONG, instituts de recherche médicale et
scientifiques du monde entier portèrent assistance à trois pays
très pauvres concentrant 99% des victimes, et confrontés à une
crise sanitaire sans précédent avec des systèmes de santé
rudimentaires ou gravement sinistrés.
Une
immense campagne de sensibilisation aux risques & symptômes du
virus Ebola et une vaste opération de recherche en porte-à-porte,
toutes déléguées à des acteurs locaux (infirmières, maires,
chefs tribaux / religieux, etc), permit de repérer et détecter
rapidement les moindres cas d'infection.
N.B. :
L'expansion rapide de la téléphonie / l'internet mobile en Afrique
depuis environ une décennie s'est révélée salvatrice.
Les
contrôles sanitaires aux frontières et la surveillance médicale
dans les aéroports confinèrent l'épidémie dans les trois pays
les plus touchés. Les quelques cas d'infection détectés sur des
voyageurs au Nigéria, au Mali et au Sénégal furent immédiatement
pris en charge. Corollairement, tout membre étranger du personnel
soignant décollant de Sierra-Léone / du Libéria / de Guinée était
placé sous observation dès son retour au bercail (Union Européenne,
Amérique du nord, Asie).
L'utilisation
de laboratoires mobiles (Mobile Labs) – à peine plus
volumineux que deux boîtes à chaussures - réduisit le délai du
diagnostic préliminaire à 3-5 heures plutôt que 2-5 jours. Ainsi,
les patients infectés étaient aussitôt mis sous quarantaine et
recevaient rapidement les traitements appropriés.
Des
équipements de protection individuelle (EPI) fournis par les
Etats-Unis et la Chine (avec leurs manuels d'utilisation et leurs
formations dédiées) amoindrirent le risque de contamination du
personnel soignant par leurs patients. Parallèlement, l'OMS
accumulait des stocks d'EPI en cas de besoin.
Fortes
de cette expérience nécessitant une approche inter-gouvernementale
mieux adaptée à une crise sanitaire de cette ampleur, la
Sierra-Leone, le Libéria, la Guinée, l'OMS et les ONG sont
aujourd'hui mieux équipées et mieux préparées pour faire face à
de nouveaux pics de contamination ou à des épidémies similaires ou
comparables.
En
mi-janvier 2016, l'OMS a
officiellement annoncé la fin de la propagation du virus
Ebola et l'arrêt de toutes les chaînes connues de transmission en
Afrique de l'Ouest.
Toutefois,
« il ne faut pas trop s’enthousiasmer devant la fin de
l’épidémie d'Ebola. […]
Aujourd’hui, le risque de transmission du virus par des survivants
est reconnu comme faible, mais il existe. Et l’hypothèse est prise
au sérieux par les spécialistes. Pour être définitivement
débarrassée d’Ebola sur le long terme, l’Afrique attend un
vaccin. Mais les recherches qui ont démarré de quasiment zéro au
début de l’épidémie n’ont pas encore abouti à un vaccin
fiable » (Slate).
En
savoir + : Approaching
Zero: How West Africa is Crushing the Ebola Epidemic
(Gizmodo)
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