mercredi 21 août 2019

Une expansion chinoise ou une obsession américaine nommée Huawei

Depuis quelques années, la firme chinoise Huawei est une véritable obsession pour les Etats-Unis. À l'ère où la maîtrise des réseaux informatiques constitue un atout maître des grandes puissances, l'expansion internationale des plateformes numériques made in China révèle et accélère le déclin relatif de l'Amérique sur la scène technologique.



America Online


Au-delà des terres américaines, les analystes de la chose technologique ignorent ou omettent à quel point "le cyberespace, plus que tout autre espace de la mondialisation, est conçu par les Américains comme un prolongement de leur territoire national. Pour les Américains, l'imaginaire d'Internet est très proche de celui d'un nouveau Far-West [...] Un lieu à découvrir, à explorer, à conquérir mais aussi à créer à sa convenance." (1)


Quelques évidences démontrent amplement comment et pourquoi le Web a été façonné par la main de l'Amérique depuis les années 1990.


dimanche 10 mars 2019

La sobriété oubliée des mobinautes

L'industrie de la téléphonie mobile bassine nos yeux et oreilles avec ses prochaines vagues d'innovation : téléphonie 5G, smartphones pliants ou à double écran, smartphones blockchain, smartphones à réalité augmentée/mixte, etc. Cette prolifération de promesses démontre le manque d'idées, la saturation/maturation du marché de la « smartphonie » (surtout en Europe et en Amérique du nord) et donc une évolution des besoins.


Selon un sondage de Morning Consult (publié par Services Mobiles), les acheteurs et utilisateurs ont des attentes plus sobres et plus sensées envers leurs smartphones : durée de l'autonomie, longévité de la batterie et du terminal, facilité d'utilisation, capacité de stockage mémoire et qualité de la caméra photo/vidéo.

Corollairement, les mobinautes sont lassé(e)s des trop gourmandes et parfois erratiques apps (Google Play / App Store). D'où l'essor des Applications Web Progressives (PWA : Progressive Web Applications) qui fournissent les avantages des applications natives et ceux des sites mobiles en excluant au maximum leurs défauts respectifs.

Avis aux fabricants de smartphones, aux opérateurs télécoms, aux marketeurs et aux développeurs : ne passez pas à côté des choses simples.

P.S.: Les casques/écouteurs Bluetooth laissent à désirer. Les dongles, c'est de la m...e. Vive l'universelle jack audio ! 

En savoir + :

mercredi 9 janvier 2019

David Dufresne : la chute fracassante du maintien de l'ordre à la française (vidéo)


David Dufresne est un journaliste spécialisé sur les questions de sécurité et de libertés publiques, auteur de l'enquête « Maintien de l'ordre » (Hachette Littérature , 2007), autrefois reporter à Libération et rédacteur-en-chef de la chaîne d'informations i-Télé (devenue Cnews).


Depuis la crise des Gilets Jaunes et ses affolantes statistiques de victimes de violences policières (morts, blessures graves, mutilations, etc), il estime que « le maintien de l'ordre à la française a explosé en plein vol » :

«  Le fait de multiplier les forces de l'ordre signifie que vous allez mobiliser des policiers qui ne sont pas formés au maintien de l'ordre et qui tirent à gogo, qui ont l'habitude de faire du « saute-dessus », qui ont l'habitude de se retrouver face à des délinquants parfois armés, qui ont des méthodes qui ne sont pas celles du maintien de l'ordre. Donc, on voit des matraquages démentiels qui n'ont aucun rapport avec la doctrine française du maintien de l'ordre [...] Il faut bien avoir en tête que le maintien de l'ordre obéit à des ordres politiques. C'est la gestion de la rue, il n'y a pas plus politique que le maintien de l'ordre.  On dit beaucoup qu'à la préfecture de police, depuis l'affaire Benalla, ça ne va pas bien ni Place Beauvau, qu'il y a beaucoup d'interrogation [...] Ce qu'on a vu samedi 8 décembre, ce sont des policiers davantage sous l'ordre des commissaires de quartier que du préfet, donc un échelon plus proche. Le maintien de l'ordre est une police très psychologique, puisque c'est la gestion de la foule. On était dans une mise en scène, pour les télévisions, de la reprise des Champs-Élysées avec ses blindés et ses compagnies de gendarmes mobiles. Il restait quoi, 30 Gilets jaunes pour 40 caméras ? Mais les images ont fait le tour du monde ! C'était de la fabrication très réussie d'images, de mise en scène. Pour moi, les blindés répondent à l'Arc de Triomphe en termes de symbole. [...] Moi, j'ai l'impression que les 15 dernières années, on est rentré dans une société très sécuritaire avec des fantasmes qui rehaussent le seuil de tolérance à la violence. Les mêmes images il y a 10 ou 15 ans auraient mis la France dans la rue. Est-ce de l'accoutumance ? Il y a aussi le fait de doter la police d'armes dites non létales : certains syndicats de police reconnaissent de fait que les policiers utilisent plus facilement un Flash-Ball qu'une arme létale. Du coup, on a des blessures qui n'étaient pas là il y a 20 ans. » (Le Point, 14 décembre 2018)