La
propagation planétaire du Covid-19 a précipité les états, les
systèmes de santé, les sociétés et les économies dans un
cauchemar inédit. En quelques semaines, la pandémie est devenue le
point de bascule de nos futurs conditionnels et a littéralement
asséché nos modes de vie pour une durée indéterminée : famille,
amis, travail, espace public, déplacements, subsistance, santé,
projets, rêves.
Crise
sanitaire et risques informationnels
Plusieurs
milliards d'individus confinés à domicile dans des villes fantômes
et repliés devant leurs écrans, croulent sous des myriades
d'informations aussi contradictoires qu'incertaines. L'ambiance
anxiogène constitue un terreau fertile pour la désinformation, les
rumeurs, les fake news et les luttes d'influence. Les réseaux /
médias sociaux et les messageries instantanées (Facebook, Youtube,
Whatsapp, Messenger) prolifèrent de remèdes miracles,
d'automédications inutiles, d'infographies insensées et de vidéos
décontextualisées. Submergés par une imprévisible épidémie, des
gouvernements sombrent dans un état de sidération, payent le prix
de leur incurie managériale et idéologique, assistent impuissants à
l'affolement des compteurs de mortalité et se noient dans leurs
propres décisions.
La
France a peur. La France est en guerre. Pire qu'un blietzkrieg
estival, un coronavirus mondial ? Le discours médical et
scientifique, austère et nuancé, se perd dans le brouillard de
l'infodémie... et dans les rouages des machinations biomédicales.